(nova) éclipse

chronologie
1993 ; Au sein du village flottant, les Siaka célèbrent une nouvelle naissance, le premier enfant d’Alexis et Meika, très récemment mariés, vient ajouter une étoile à la voute céleste. Le même jour, Astrid Meika, la matriarche, s’éteint, le cycle des astres est immuable.

1995 Sous l’impulsion de Meika, la pension Salvi voit le jour. Alexios, travaillant comme ranger voit ça d’un oeil amusé, il n’a jamais vraiment partagé les croyances de son épouse mais se fend d’une tendre douceur pour la supporter dans ce projet qui finit par lui tenir autant à coeur qu’à elle.

2004 ; Maladie fulgurante, le soleil du sourire de Meika laisse place à la froideur glaciale de la mort. Si elle est habituellement accueillie avec bienveillance, cette fois, ni Alexios ni Nova ne se fendent un sourire amical en voyant le voile se poser sur le regard de la femme, la mère. C’est le début d’une descente aux enfers, c’est le début des bouteilles d’alcool, c’est le début des larcins en centre ville, elle a onze ans Nova mais elle oscille déjà entre une enfance ancrée et une maturité qui arrive trop vite.

2005 Un dernier pensionnaire pour la pension Salvi, venue tout droit de Johto, une farfuret qui laissera un oeuf, le dernier avant la fin. C'est le premier pokemon que Nova élèvera dès la naissance. Le pokemon n'est pas le plus doux, ni le plus amical, à la pension, il ne cesse de guetter le moindre écart de ses congénères, oeufs rares mais toujours existants sont son péché mignon. Mais Nova le tient éloigné des autres pokemons, c'est ainsi qu'il s'habitue à l'accompagner partout où elle va.

2006 Les tentatives sont vaines, la pension Salvi ferme officiellement ses portes, les pensionnaires restent mais il n’y a plus la même candeur, plus la même atmosphère. Le domaine s’enlaidit, il est triste, aussi triste que ses propriétaires qui malgré leur amour pour les pokemons n'ont plus goût à poursuivre la tâche de Meika.

2008 La guerre, la mort grappille plus de corps, prend plus d’âmes. Mais Alexios n’a plus rien à offrir qu’un engagement aveugle, qu'un corps pour se battre, pour survivre. Nova a quinze ans et elle n’aura qu’à peine remarqué son absence alors qu’il s’engage pour protéger sa région. Si la mort de sa mère ne lui aura pas totalement arraché son père, la guerre aura fini de l’éloigner d’elle.

2010 La paix, enfin, mais les Salvi se noient. Un homme brisé, une gamine qui se retrouve à s’occuper d’un père trop souvent perdu dans l’alcool, dans ses souvenirs doux amers d’un autre temps. Elle soigne les plaies, elle soigne le corps mais l’esprit lui est trop lointain, Nova feint que ça ne l’atteint pas, mais elle glisse dans les bandes, dans les mauvaises fréquentations pour oublier l'ombre qui pèse sur son quotidien.

2013 L’ombre de la Tour se fait encore plus forte sur Lavanville, la ville semble animée d’une force nouvelle, qui inquiète, qui dérange. Nova elle a la sensation que sa mère est plus proche que jamais, qu’elle peut parfois sentir sa main sur son épaule, elle sort la nuit, elle assiste à ses évènements paranormaux avec un flegme inquiétant. Elle se plait entre les ombres, elle s’amuse à leur répondre.

2015 La pension d’invalidité de son père ne suffit plus, le domaine dépérit, ils dépérissent, et l’argent brille dans les yeux de Nova. Elle en veut plus. Alors, il y a Astrid qui se réveille une fois la nuit tombée, Astrid, elle entend les morts, et elle leur répond. Pour des clients réguliers, pour des personnes désespérées souvent, elle entonne la voix monotone des défunts, elle leur offre quelques minutes de plus avec leurs êtres chers contre quelques fortunes.

2019 Les menottes aux poignets encore une fois, la froideur de la cellule, l’humidité qui colle à sa peau, elle susurre quelques mots, quelques mensonges, ou si peu. Et la cellule s’ouvre, la laisse libre encore une fois, vile sirène qui recommence à chaque fois pour quelques pokedollars, pour quelques gouttes d’adrénaline. Le domaine ne ressemble plus à rien, l’idée de le reconstruire est alléchante, mais quelques reliques volées dans le manteau d’un passant sont bien plus solides dans son poing fermé, bien plus brillantes et enivrantes.

trivia
Le premier de ses pokemon est un Hypnomade appartenant à l’origine à sa mère, c’est un pokemon très âgé qui passe la majorité de ses journées dans le domaine des Salvi à veiller sur Alexios, parfois cependant, il accompagne Nova en ville + Cependant, la nuit, il est son plus fidèle allié, ils travaillent ensemble à la réalisation des prédictions de la jeune femme, son pouvoir hypnotique facilite l’intégration des paroles malines par les clients victimes, et à leur réveil, il a déjà disparu + Le pseudonyme de médium qu’elle utilise est le nom de son arrière grand mère maternelle, elle ne l’a jamais connue mais elle se souvient que sa mère lui racontait beaucoup d’histoires à son sujet lorsqu’elle était enfant, notamment sur le fait que la matriarche avait toujours eu un lien particulier avec l’au delà  + Si elle a toujours vécu à Lavanville, elle reste très attachée aux traditions ancestrales de sa famille qu’elle oeuvre à perpétuer. Par exemple, elle suit le rythme des étoiles, il n’est pas rare de l’entendre évoquer la course d’une d’entre elle pour justifier son humeur ou le cour des choses. + Il lui arrive souvent de se retrouver dans des situations délicates, dotée d’une éthique toute relative elle ne culpabilise pas à l’idée de menus larcins, quelques vols et trafics à son actif, elle s’en sort toujours grâce à une chance insolente ou bien les esprits en accord avec ce destin. + Elle aurait pu devenir infirmière dans un centre pokemon, cependant, ses techniques de soin sont issues de savoirs traditionnels pour le moins peu orthodoxes ce qui l’a toujours tenue éloignée des chemins officiels. Cependant, il s’avère que les pokemons qui se sont éteint au domaine Salvi sous la houlette de sa mère l’ont fait en paix : le folklore n’est peut être pas si dénué de sens finalement. + Elle possède une vision très personnelle de la vérité, il est impossible de dire si elle ment en offrant l’espoir à ses clients, impossible de dire si oui ou non elle entend les morts, si elle les voit. Elle y croit, dur comme fer, et si un jour ils ne sont pas là, elle use de son expérience pour feindre leur présence. + Elle a un lien très particulier avec ses pokemons, presque fusionnel. Elle les observe, les comprend, jamais elle ne cherche à les contraindre et pour autant, lorsqu’ils s’en vont, elle accueille aussi la mort à bras ouverts, sans tristesse même si le coeur se serre toujours un peu. La course des astres est immuable, elle ne peut se targuer de les garder auprès d’elle indéfiniment. Sa culture veut que les âmes soient libres, et elle ne les retient pas si tel est leur désir.

la famille Siaka
Chamans pour certains, charlatans pour d’autres, génies dans la bouche des uns, dangers pour leurs détracteurs les Siaka étaient, autrefois, un clan qui vivait dans les lointaines jungles, presque en autarcie. Cependant, ils ont toujours été consulté pour divers sujets par les populations locales. En effet, ils sont connus pour leur lien aux astres et à la nature, ils ont développé une réputation de soigneurs, mais aussi, et surtout, de passeurs entre le monde des vivants et celui des morts. Leurs croyances sont ancestrales, et nombreux étaient les habitants d’Alola qui souhaitaient leur confier leurs mourants, pokemon comme humains pour les accompagner dans leur dernier voyage. Depuis leur retour à la civilisation, installés depuis quelques générations dans le village flottant à Poni dans la région d’Alola, ils font moins de bruit, leurs capacités sont moins flamboyantes car ils tentent de s’intégrer à la population estuaire. Mais toujours, derrière les murs de leurs maisons, ils pratiquent leur art, leur science, à l’abri des regards, à l’abri des tentatives de les étouffer. Chaque membre de la famille a un qualificatif différent pour décrire leurs capacités mais l’apprentissage se fait de mère en fils, et en fille avec la même application à chaque fois, avec la même passion de transmettre, d’offrir. Et si leurs savoirs restent secrets, c’est plus en raison des rejets et des réactions extrêmes qu’ils ont pu générer que par un réel élitisme, preuve étant qu’en rejoignant son époux à Lavanville, peu après leur union, Meika a continuer d’user de ces techniques d’un autre temps pour faire le bien autour d’elle à Kanto.

la pension Salvi
Le nom de son époux comme vitrine de son oeuvre, elle ne rougissait pas de ce choix, persuadée qu’un nom étranger saurait effrayer les habitants de Lavanville. Adresse confidentielle dans un premier temps, elle a commencé à faire parler d’elle lorsque les récits de ses actes sont arrivés aux oreilles métropolitains. On parlait de miracles, on disait que les pokemons dont on savait que leurs heures étaient comptées trouvaient l’apaisement et la paix. On disait qu’ils passaient leurs derniers mois, leurs dernières semaine en harmonie avec les astres et les éléments et que lorsque le moment était arrivé, ils accueillaient la mort comme une vieille amie. Magie ? Certainement pas, il n’y a pas de hasard, c’est une science expliquait Meika. Une science d’observation, une science d’émotions, écouter les sentiments des mourants, leur offrir le repos. Elle a oeuvré toute sa vie à cela, dans la mouvance de sa famille. Mais il lui aura manqué du temps, cueillie dans la fleur de l’âge, la mort l’entraine elle aussi laissant derrière elle une pension désorganisée et perdant son âme. L’endroit décline, la guerre n’aide en rien, le laissant abandonné et gris sans une héritière capable de reprendre le flambeau. Aujourd’hui, la pension Salvi n’est qu’un souvenir, un mirage qui se cache derrière les hautes herbes du domaine et si certains pensionnaires y vivent encore, y survivent plutôt ce n’est que parce que le repos leur est refusé. Pourtant, il y a cette lueur dans le coeur de Nova, cette certitude que malgré l’inexpérience, malgré l’apprentissage qu’il lui manque, elle pourrait faire honneur aux traditions familiale et offrir le repos à toutes ces âmes qui n’attendent qu’à être libérées de leur enveloppe charnelle.